Chris « trop fort » Froome, terré dans une salade d’avocats et emmuré dans un silence plus lourd qu’une raclette supplément morbier, est toujours coureur cycliste en ce mardi 30 janvier 2018. Scandaleux ou logique ?
 

« Anormal n’est pas positif » : au coeur du mois de décembre, quand les JT n’ont rien d’autre à faire que de nous inculquer qu’en hiver il fait froid et qu’on peut revendre les cadeaux qui ne nous plaisent pas, on aura toujours pu apprendre cette information, pour une fois utile : « anormal n’est pas positif »

Contrôlé « anormalement » au sabultamol, un machin interdit présent dans la Ventoline dont l’effet est de dilater les bronches d’un asthmatique comme la pupille d’un toxico, Krisfroume divise plus que jamais. Ou du moins plus qu’il ne divisait déjà. Certes, il avait une AUT, une sorte de totem d’immunité qui lui permettait de consommer cette substance sans se faire emmerder car certifiant que le Britannique en avait besoin, mais de là à en abuser au point d’en rendre l’autorisation tolérée « anormale »… À i’image de son attaque dans le Ventoux en 2013, c’est plus fort que du Roquefort. 

« Anormal n’est pas positif » certes, mais quand bien même la consommation d’alcool est autorisée en France, si on en abuse elle devient illégale. Quid du sabultamol ?

Si par le passé, le Timscaille n’avait pas hésité à suspendre son coureur Henao à titre préventif à la suite de résultats biologiques troublants, l’écurie Britannique est plus timide quand il s’agit d’enquiquiner sa tête de gondole. Au risque d’énerver le peuple, assoiffé du sang de sa tête de turc. Et c’est là le problème : au lieu de faire « propre » dans sa stratégie de défense, Krisfroume surfe encore sur cette fameuse « zone grise » que son équipe affectionne tant au point de transformer les faits en foutage de gueule plus ouvert que le final débridé de Milan-San Remo. Alors on se blinde des meilleurs avocats, on cherche des réponses (ou des excuses ?) et des nouvelles maladies toujours plus grosses que Carlos Betancur à la sortie de l’hiver : une insuffisance rénale et hépatique ? Arrête ton char Chris, même ma mamie est en meilleure santé que toi.

S’il semble évident que bouffer de la Ventoline comme des Miel Pops ne fera jamais d’un âne un cheval de course (Tim Wellens arrive à être coureur professionnel sans utiliser de Ventoline alors qu’il est certifié qu’il souffre réellement d’asthme sévère), cette première zone d’ombre au tableau de Krisfroume n’aide pas le cyclisme. Peut-être n’est-ce qu’un arbre qui cache une forêt plus dense. Probablement. Mais peut-on rester crédible quand le plus médiatique de ses représentants n’est pas mis à pied dès qu’une « anormalité » l’entache ? Une longue bataille juridique a commencé. La saison cycliste également, avec Krisfroume à son bord. Et Tirreno-Adriatico, première course inscrite au calendrier du Kenyan Blanc, est dans un mois. 

On va encore passer pour des cons.