Dans la Musette
Tour de France

Interview d’une étape de plaine

Les étapes de plaine sont réputées pour être plus ennuyeuses qu’un dimanche midi devant la « Chance aux chansons » de Pascal Sevran. Nous en avons donc rencontré une, pour essayer de mieux la connaitre. Un entretien sans concessions et qui met les choses à plat.

DLM : Bonjour, présentez-vous aux douze lecteurs qui prendront la peine de lire cet article.

L’étape de plaine : Je suis une étape de plaine du Tour de France. Si je devais me décrire je me présenterais plutôt comme quelque chose de chiant mais d’indispensable. Un peu à l’image de Tex à la présentation des Z’amours. Oui, c’est ça : chiante mais indispensable.

DLM : Vous souffrez d’un déficit de notoriété auprès des spectateurs, comment l’expliquez-vous ?

L’étape de plaine : Le peuple veut voir du sang et des larmes, des exploits et des rebondissements dans le peloton. Dans l’imaginaire collectif, je ne suis jamais qu’une fade transition vers les passes d’armes que les spectateurs attendent dans la montagne. On me compare souvent à un épisode d’Inspecteur Derrick parce que je me tiens en début d’après-midi et que je suis regardée par des retraités qui font la sieste. 

DLM : Pensez-vous être victime d’un faux procès ?

L’étape de plaine : Évidemment ! Regardez samedi dernier : une étape de plaine a fait plus de dégâts au classement général qu’une étape de montagne n’en fera jamais ! Comme je suis promise aux sprinteurs, je suis souvent nerveuse et des coureurs peuvent partir au tapis ou se faire piéger plus facilement. Et si le vent se met à souffler… 

DLM : Pourtant, souvent tout se joue dans les derniers hectomètres.

L’étape de plaine : Tu as déjà vu les Petits Mouchoirs ?

DLM : Oui, c’était un film sympa. Et Guillaume Canet est un très bel homme par ailleurs, et je…

L’étape de plaine : Eh bien moi je suis pareil que les Petits Mouchoirs : je commence fort avant de baisser de rythme, je suis parsemée de petites embûches pas vraiment visibles donc le public s’embête tout le long en me regardant… Mais je finis très fort ! 

DLM : Oui mais il n’y a pas Jean Dujardin qui fait du scooter dans une étape de plaine.

L’étape de plaine : J’ai connu quelques coureurs qui allaient plus vite qu’un scooter ! Avec tous sans moteur. (rires)

DLM : En tout cas, vous êtes moins chiante que vous en avez l’air ! Merci beaucoup de nous avoir accordé du temps. Avez-vous un mot de la fin à faire passer ?

L’étape de plaine : Bon courage à ceux qui vont s’infliger les 231 kilomètres entre Fougères et Chartres aujourd’hui. Je préférerais encore regarder un film d’auteur polonais en noir et blanc. Mais comme je le disais plus haut : si le vent s’en mêle… Attention !

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