Dans la Musette
Cyclo-cross

5 raisons d’aimer le cyclo-cross

Le cyclo-cross est le plus puissant des anti-dépresseurs pour lutter contre le syndrome post-Paris-Tours, lequel se manifeste chez le patient cycliste par une mélancolie hivernale latente et une hâte irrépressible d’être au début de l’année afin de renouer avec la compétition sur route (mise temporairement entre parenthèses durant la saison des raclettes et de l’indice de masse graisseuse en mode #YOLO). Voici donc cinq raisons qui prouvent qu’au delà d’être une thérapie idéale, le cyclo-cross est aussi un parfait petit kiff sur deux roues, à part entière ! 


1. C’est un spectacle 

Des mecs qui se ramassent la gueule dans la boue et qui s’entravent dans des planches en bois à la con pendant une heure, c’est autrement plus spectaculaire qu’un groupe de quatre gaziers se relayant pendant cinq plombes sur un parcours routier vierge de tout relief (et cela dans le but de se faire bouffer à la fin d’une purge plus chiante qu’un Quevilly-Valenciennes un vendredi soir de Ligue 2). Le cyclo-cross est un effort court, électrique, condensé, compact, passionnant et violent. Autant pour le coureur qui derrière son masque de boue s’amuse autant qu’il en chie, que pour le public qui se réchauffe à grands coups d’insultes en flamand et de pintes de bière (ou de vociférations en patois local et de vin chaud, selon l’implantation géographique du bled organisateur).

2. Mathieu Van der Poel

Le jeune coureur néerlandais n’a qu’un défaut : avoir la nationalité « Oranje ». Le petit-fils de Raymond Poulidor aurait pu être le premier champion du monde tricolore depuis Dominique Arnould en 1993, mais son attirance pour le gouda en a décidé autrement. Dommage, quand on sait qu’il acquiert peu à peu son statut de légende au pays des vélos portés sur l’épaule, pétri de sa classe naturelle et de son cannibalisme « merckxien » dès que l’appel des sous-bois résonne. MVDP est certainement le plus beau des ambassadeurs que le cyclo-cross pouvait s’offrir. Et contempler une pareille tête de gondole carresser suavement les planches avec son « bunny-hop », forcément, ça rend l’hiver plus doux !

3. La passion

Il est loin le Qatar et ses courses aseptisées. Ici, les dromadaires sont remplacés par des petits vieux, bonnet enfoncé jusqu’au cou, entourés de fous furieux chauffés à la barquette de frites, que l’on reconnait aisément aux bottes de caoutchouc qu’ils portent et au nez rouge qu’ils arborent (dont on ignore si c’est le vin chaud ou le froid qui le cramoisissent). De la foule dense et passionnée des cyclo-cross belges jusqu’aux curieux des petits villages du coeur de la France, aucun cyclo-cross ne se court dans l’indifférence et nombreux sont ceux qui aiment venir observer l’effort des cul-terreux du samedi. Parce que les journées sont courtes, et parce qu’il n’y a rien d’autre à faire en novembre quand le micro grésillant du speaker réveille le village de son sommeil froid et brumeux. 

4. Des valeurs simples et fondatrices

Au gamin qui débute le cyclo-cross, on apprend l’esprit de combat et de générosité dans l’effort autant que l’agilité sur le vélo. On l’endurcit en le confrontant au froid, à la pluie, à la boue, à la chute, à l’échec, à la neige et à la violence de l’effort. Le cyclo-cross est la plus formatrice des écoles de cyclisme, tant pour les valeurs de camaraderie qu’il divulgue que pour sa capacité à sortir les gamins de leur zone de confort. L’effort y est récompensé par la bienveillance et la chaleur d’un chocolat chaud, que l’apprenti cycliste déguste dans sa veste thermique XXL, les yeux fatigués mais heureux d’avoir dompté les éléments et relevé le défi du froid et de la chute. Grâce au cyclo-cross, tu seras un coureur solide, mon fils !

5. Garder la ligne en attendant la route

L’ennemi public numéro un est indéniablement la raclette (et vos amis bedonnants qui vous tirent vers le bas dès qu’une soirée s’organise). À la question « On s’fait une petite raclette ? » personne ne peut répondre non, à moins d’être un moine cistercien ou une maman vegan qui donne des noms de fruits à ses enfants. La meilleure façon de résister à la tentation étant d’y céder, n’opposez aucune résistance et foncez ! Si Téfal se chargera de faire fondre votre fromage, le cyclo-cross et le froid se chargeront de brûler vos calories superflues et vous arriverez affûté (ou du moins pas trop gros) au premier entrainement sur route de la saison sans vous faire traiter de « Bananito » par votre entraineur. 

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