Ça ne vous aura pas échappé, bien que Jean-Pierre Pernaut sera là pour vous rappeler à 13 heures ce fait avéré : en hiver il fait froid. C’est une vérité générale, une banalité qu’on croit bon de vous ressasser à tire-larigot au cas où vous soyez trop cons pour l’avoir retenue, comme « l’eau bout à 100 degrés » ou « Carlos Betancur est en surpoids à la sortie de l’hiver ». Mais ce n’est pas un peu de bise fraiche qui vous empêchera de rouler, n’est-ce pas ?

Rouler en hiver à travers le froid, la pluie et le vent est un passage obligé pour tout cycliste qui daigne se respecter et se vanter d’en être un. Celui qui n’a jamais perdu la sensibilité de ses doigts, oreilles ou autres parties « extrêmes » (les orteils, le nez ou même cette sensation épouvantable d’avoir les bijoux de famille perdus et « détachés » quelque part dans la peau de chamois) n’est pas un cycliste à part entière. Pour en être, il faut avoir un jour porté une cagoule immonde dans laquelle vous aurez respiré les effluves acides d’un sombre cocktail bave/morve. Pour en être, il faut qu’à un moment de votre carrière de cycliste, vous ayez eu la mâchoire paralysée par l’air glacé et que votre capacité d’articulation soit devenue semblable à celle de Jeff Tuche après douze Kronenbourg. Viendra ensuite le bidon gelé dur comme une pierre, et enfin le pinacle : le « syndrome du poil blanc », sorte de paroxysme du cycliste dur-à-cuir qui par grand froid voit ses poils (faciaux ou échappés à travers une fibre de jambière) s’entourer d’une fine pellicule gelée de couleur blanche. Si vous avez rempli ces conditions, alors vous êtes un coureur. (NDLR : vous n’êtes pas obligés d’aller jusqu’au stade du stalactite de morve pour vous prouver que vous êtes un warrior, celui-ci ne respectant pas les normes d’hygiène et de sécurité du coureur, comme l’a révélé une étude à la con menée par deux-trois péquenots d’une sombre université slovène). 

En fait, le cycliste n’a pas d’autre choix que composer avec le froid, la pluie ou la forte chaleur, puisque le monde extérieur est son stade. Faire du vélo, c’est accepter les éléments et cohabiter avec leurs pièges. Le froid en fait partie, et ce n’est pas une édition spéciale « ça caille » du JT de JPP à base de micro-trottoirs sur le marché d’Épinal qui vous arrêtera. Voici donc nos 5 astuces ULTIMES pour braver au mieux les baisers gelés de cet hiver trop rude et plus collant que Rui Costa dans la roue d’un coureur échappé : 

1. S’habiller chaudement

Bin ouais, vous allez pas sortir en slip.

2. Rouler sans s’arrêter

On évitera donc les pauses de quinze plombes au sommet des bosses pour faire des selfies pour Instagram.

3. Mettre du thé chaud dans le bidon avant de partir

À moins que vous ne préfériez un mojito avec de la glace pilée, mais là vous seriez vraiment con (et alcoolique).

4. Prendre un billet d’avion pour les îles Baléares

Seul le coureur professionnel peut se le permettre, alors si vous n’avez pas les moyens de vous offrir ne serait-ce qu’un billet de TER pour Beauvais, gardez vos économies.

5. Rester chez vous

Le home-trainer n’a pas été inventé uniquement pour prendre de la place dans votre salon.

Astuce bonus : vous pouvez également vous la jouer Leonardo Di Caprio dans The Revenant et tuer une bête sauvage, la dépecer et vous enrouler dans sa fourrure encore chaude. Attention toutefois à ne pas confondre un grizzly avec Carlos Betancur… Un accident est si vite arrivé.