Si tu crois que la saison cycliste ne se résume qu’au Tour de France, tu peux retourner regarder la Ligue 1 Conforama sur ton canapé avec ton vieux maillot du Barça floqué Ludovic Giuly. Car contrairement aux idées reçues : le cyclisme existe bel et bien de janvier à octobre et le Tour n’est pas une finalité. Voici encore cinq belles raisons de vibrer en cette fin de saison. 

1/ La Vuelta, qué ? (19 août – 10 septembre)

Parce que c’est le troisième Grand Tour de la saison et que même si elle se court sur des vilaines autoroutes calées entre deux paysages secs et austères cramés par la canicule, la Vuelta promet souvent du spectacle, du suspense et du punch. Une vieille légende qué sapelorio quézac raconte même que Nérokintana l’a gagnée par le passé, et que Krisfroume voudrait se l’offrir cette année. Bien que nous savons tous que le kényan jaune n’y parviendra pas car sur sa route va se dresser un obstacle de taille (c’est le cas de le dire) : Carlos Betancur. Propulsé leader de son équipe au pays des tapas, du jamón ibérico et de la sieste, Bananito est prêt à entrer dans la légende après sa 18ème place obtenue sur la Grande Boucle. Ou pas. Mais laissez-nous rêver, merde.

2/ Les courses belges sa mère (août, septembre, octobre)

La Belgique pue le cyclisme ! Une multitude de petites coursettes semi-classiques belges nous attendent encore sur la route, avec leur lot de dénouements sympatoches et de coups de casques de flahutes ! L’incroyable Dwars door Hageland qui se court sur des chemins en terre sous les bois, la légendaire Binche-Chimay-Binche où la moitié du peloton amateur de bière abandonne mystérieusement à mi-parcours, ou encore le GP de Zottegem, la course des Raisins, le Circuit Mandel-Leie-Schelde Meulebeke, la Brussels Cycling Classic, le mémorial Rik Van Steenbergen, le GP de Wallonie, la Primus Classic, le Circuit de Houtland Lichtervelde… Autant de noms rigolos qui donnent soif d’une bonne bière Trappiste à déguster en attendant patiemment que l’automne ne s’installe, que les feuilles ne tombent et que la saison de cyclo-cross et des sous-bois ne reprenne doucement. À déguster sans modération !

3/ Les championnats de le Monde (24 septembre)

S’il est admis que Peter Sagan a perdu sa belle chevelure soyeuse au cours de ce funeste et fatal mois de juillet, nous ne savons pas encore s’il va perdre son beau maillot irisé sur les routes de Bergen. Après deux années à le squatter plus violemment qu’un chasseur d’autographe ne squatte le pied du bus de Contador, il sera peut-être temps pour le Roi proclamé du cyclisme de rendre sa belle tenue. Cette course à quitte ou double reste un sommet de la saison, une bonne tranche de gloire éternelle et de stress incommensurable, un moment de communion où tout le peuple cycliste prie à l’unisson pour ne pas voir Alexandr Kolobnev remporter le titre suprême. Bon : il parait que le sulfureux coureur russe est désormais à la retraite, mais on aura toujours un peu peur… 

4/ Le Lombardie et les feuilles mortes, toussa toussa (7 octobre)

Le Tour de Lombardie fait partie des cinq monuments cyclistes. Cette classique est aussi belle que le Tour des Flandres et presque aussi spectaculaire que Paris-Roubaix ou Milan-San Remo, mais le Lombardie (comme on l’appelle dans le milieu) est surtout un dernier adieu ému et mélancolique à une saison entière de jambes rasées et d’attaques de Pierre Rolland. Les feuilles mortes et humides qui jalonnent la descente vers Bergame sont aussi casse-gueule qu’une interview en anglais de Titi Adam, les coureurs sont plus cramés qu’une merguez oubliée un soir d’apéro et il y a plus d’action que dans une reprise du Malade Imaginaire revisité par Gérard Holtz… Petit bonus « cocorico » : on risque d’y voir briller Thibaut Pinot ou Romain Bardet (les plus optimistes peuvent même prétendre y voir Rigoberto Uran prendre un relais). Un dernier petit kiff en somme, comme on les aime. 

5/ Paris-Tours, la base (8 octobre)

On enfile les manchettes, on remet les jambières, on porte une casquette de baroudeur sous le casque et on frissonne un peu au contact de l’air rafraichi par l’automne : pas de doute, voici Paris-Tours. Dernière course de la saison, la semi-classique française promise aux sprinteurs « mais pas que » sonnera le glas du cyclisme sur route à la sauce 2017. Nostalgie, mélancolie, feuilles mortes, journées qui raccourcissent… Il est temps de rentrer chez soi, de prendre quelques kilos en trop pour passer l’hiver et de ressortir son vieux vélo de cyclo-cross (et d’arrêter de sa raser les jambes, accessoirement). 

Et aussi : le Tour de l’Ain, les classiques québécoises, le GP de Plouay… ou refaire le Tour de France sur PCM en niveau facile et le gagner avec Brice Feillu.